Histoire du Séminaire

Le Séminaire pontifical français de Rome est né de la volonté commune du bienheureux Pie IX et des évêques de France de permettre à des séminaristes ou à des jeunes prêtres de bénéficier des richesses qu’offre une formation à Rome.

Il a été fondé en 1853 par la Congrégation du Saint-Esprit qui en a assuré le suivi jusqu’au début de l’année sacerdotale voulue par le Pape Benoît XVI. Depuis le 4 août 2009, jour du cent cinquantième anniversaire de la mort de saint Jean-Marie Vianney, le Séminaire est pris en charge par la Conférence des évêques de France.

« C'est avec joie que je vous accueille à l'occasion des célébrations qui marquent ces jours-ci un moment important de l'histoire du Séminaire pontifical français de Rome. La Congrégation du Saint-Esprit qui, depuis sa fondation, en avait jusqu'alors assumé la tutelle la remet à présent, après un siècle et demi de fidèle service, à la Conférence des Évêques de France.

Nous devons rendre grâce au Seigneur pour le labeur accompli dans cette institution où, depuis son ouverture, près de 5000 séminaristes ou jeunes prêtres ont été préparés à leur future vocation. [...]

La particularité du Séminaire français est d'être situé dans la ville de Pierre ; pour reprendre le vœu de Paul VI (cf. Discours aux anciens du Séminaire français, 11 septembre 1968), je souhaite qu'au cours de leur séjour à Rome, les séminaristes puissent de façon privilégiée se familiariser avec l'histoire de l'Église, découvrir l'ampleur de sa catholicité et sa vivante unité autour du successeur de Pierre et qu'ainsi soit à jamais fixé en leur cœur de pasteur l'amour de l'Église. »

Benoit XVI, 6 juin 2009, discours à la communauté du Séminaire.

Son histoire

Au milieu du XIX° siècle, divers évêques et prêtres français avaient le désir de fonder une institution de formation pour les futurs prêtres à Rome. Ils souhaitaient que la direction en soit confiée aux Pères du Saint-Esprit déjà bien engagés dans la formation des prêtres.
Ils se réunirent donc au Séminaire du Saint-Esprit, rue Lhomond à Paris, autour du P. François-Marie Libermann qui revenait d’une année à Rome. Il y avait reçu la double approbation pour son œuvre « d'évangélisation des noirs » et pour la fondation de sa société missionnaire du Saint Cœur de Marie.

En février 1853, le jeune Père Louis-Marie Barazer de Lannurien (1823-1854, portrait ci-contre) arrive à Rome pour fonder le Séminaire français. Il s’installe dans l’ancien Collège des Irlandais, via degli Ibernesi. Soutenue par plusieurs évêques français, la première rentrée scolaire a lieu au mois d’octobre suivant. En septembre 1854, le Père Lannurien succombe à une épidémie de choléra ; il est remplacé par le P. Melchior Freyd.

Le Séminaire se développe bien, on dépasse la trentaine de séminaristes à la troisième rentrée et les bâtiments se révèlent trop étroits. A la rentrée 1856, le Séminaire s’installe dans l’ancien couvent des clarisses, au 42 de la Via Santa Chiara, où il réside encore. La chapelle est reconstruite et achevée en 1881. De 1883 à 1890, les vieux bâtiments sont progressivement remplacés par l’immeuble actuel.

La Bulle In sublimi Principis du 14 juillet 1859 marque l'approbation canonique du Séminaire par le Pape Pie IX, qui se déclare « pour toujours protecteur du Séminaire français ». Son successeur Léon XIII manifeste le même intérêt pour la Maison, et lui confère le 20 juin 1902 le titre de « pontifical » par le bref Cum nihil potius.

A la fin du XIX° et au début du XX° siècle, le Séminaire se développe, de nombreux diocèses de France envoient des séminaristes ; on passe la centaine en 1903 et on dépassera les deux cents en 1924 ! La guerre de 1870 et les deux guerres mondiales marquent des temps de ralentissement. Pendant l’occupation nazie, le Pape Pie XII demande aux communautés romaines de cacher les Juifs pourchassés ; le Séminaire ne se dérobe pas et, pendant plusieurs mois, le nombre des séminaristes « officiels » croît sans que personne ne soit au courant de la cause véritable de ce soudain afflux de vocations.

La Fondation Raoul Wallenberg a décerné le titre de « Maison de vie » au Séminaire pontifical français.

Le bienheureux pape Pie IX, qui a beaucoup soutenu le Séminaire dans ses débuts, a fait une première visite à la communauté en mars 1860. Il se dit particulièrement attaché aux séminaristes de « cette France qu'il aime tant ». Il y revient quelques années plus tard pour visiter un évêque malade, pendant le premier concile du Vatican.

Le 11 janvier 1981, c’est au tour du saint Pape Jean-Paul II de visiter le Séminaire à la suite de son premier voyage apostolique en France. A de nombreuses reprises, la communauté est également reçue par les différents Souverains pontifes.

De 1962 à 1965, une partie des évêques de France est hébergée au Séminaire français lors des sessions du Concile Vatican II, comme cela avait déjà été le cas pour le Concile Vatican I.

De 1962 à 1965, une partie des évêques de France est hébergée au Séminaire français lors des sessions du Concile Vatican II, comme cela avait déjà été le cas pour le Concile Vatican I.

En 2003, la communauté du Séminaire français fête ses 150 ans. Elle est reçue en audience par le pape Jean-Paul II au Vatican ; à cette occasion la chapelle est restaurée.

Après avoir fondé le Séminaire et en avoir assuré la direction pendant 156 ans, les Spiritains transmettent le flambeau la Conférence des évêques de France en 2009, année sacerdotale voulue par le Pape Benoît XVI pour rappeler la beauté, l’exigence et l’importance de la vocation sacerdotale.

Séminaire pontifical français

Via Santa Chiara, 42 - 00186 Roma Italie
Tél +39 06 680211